Herman Van Rompuy, qui êtes-vous ?
Quelle chance vous avez de vous retrouver sur la page de ce site ! Car vous allez découvrir qui est Herman Van Rompuy.
Les chiffres sont éloquents : tapez ce nom là sur un moteur de recherche quelconque (enfin, je veux parler du seul ou presque) et vous obtenez 1 million de résultats.
Pour Obama : 200 millions d'occurrences, et 23 millions pour un certain Sarkozy.
Un million, n'importe quel second couteau de la politique franco-française atteint ce score.
Herman Van Rompuy est le premier président du Conseil Européen, en fonction depuis ce premier janvier 2010. Président de 500 millions d'habitants, première puissance économique mondiale. On imagine un homme investi d'une telle mission avoir un agenda plus chargé que celui du Pape (son ami et idole), être poursuivi lors de chacun de ses déplacements par une cohorte de journalistes et photographes, faire l'objet de commentaires enflammés dans les médias à chacune de ses prises de paroles... Il n'en est rien.
En fait, personne ne sait à quoi il ressemble. Nous allons réparer cette lacune tout de suite :
Eh ben, il a l'air aussi surpris que vous !
Il paraît qu'on a fait exprès de choisir un homme peu connu, jamais médiatisé, effacé, pour tout dire, de peur qu'il ne fasse de l'ombre aux Sarkozy, Merkel et autre Brown. C'est gagné !
Comment occupe t-il son calendrier ? Depuis sa prise de fonction, il fait le tour des capitales européennes à la rencontre des différents chefs d'état. Un peu comme le nouveau venu qui vient d'aménager et qui va faire une visite de courtoisie à ses voisins pour se présenter. Je parie que beaucoup de chefs d'état ont vite révisé leurs fiches, tapé son nom sous Wikipedia, interrogé leurs conseillers afin de ne pas faire une boulette le jour J, ne pas lui demander s'il est le secrétaire... ou le chauffeur. Lui même, lors de sa première conférence de presse, ne disait-il pas qu'il se contenterait "d'avoir des ambitions modestes à son poste". Il tient ses promesses : 12 janvier 2010, tremblement de terre en Haïti : six jours plus tard, le 18, il se fend d'une déclaration très consensuelle de trois minutes.
Tout ceci est bien symptomatique de l'Europe que nous voulons.
Moi, finalement, ça ne m'aurait pas gêné qu'il fasse de l'ombre au "Petit Nicolas " ou Silvio, qu'il parle au nom d'une Europe unie, qu'il affirme des positions fortes, qu'il brandisse fièrement l'étendard des libertés, des droits de l'homme, de la culture, de l'humanisme, de la solidarité, qu'il se batte pour plus de justice, pour la protection de l'environnement, contre les inégalités, qu'il tende la main aux Nations du Sud, qu'il efface des dettes... J'aurais aimé un Gandhi, un Mandela, une Aung Sang Suu Kyi...
Un instant j'ai rêvé que cet homme, choisi pour rester insignifiant parmi les insignifiants, se sente pousser des ailes, prenne de l'assurance, fasse des déclarations fracassantes, des discours de tribun, endosse un vrai costume de chef d'état, trace une nouvelle voie pour l'humanité de demain...
Bon, ça ne fait qu'un mois qu'il a pris ses fonctions, et puis, avec un peu de chance, il va lire ces lignes, et alors vous allez voir ce que vous allez voir !