Réflexions sur la Simplicité Volontaire et la Décroissance - Le site de Philippe Lahille

Retour à la terre ?


Le moins que l’on puisse dire est que la crise actuelle, dont le pronostic s’aggrave de jour en jour, occasionnera de nombreux troubles et des répercutions plutôt douloureuses sur notre quotidien. Je ne cesse de dire que la pénurie résultant du pillage de toutes les ressources naturelles associée (et consécutive) à l’augmentation effrénée de la population mène à une impasse. Nous y voilà. Le grand chambardement est pour demain matin.

Attendre que les politiques et économistes trouvent les solutions est illusoire. Ce sont eux qui nous ont mis dans cette situation, en toute connaissance de cause, et maintenant qu’il y a péril en la demeure, toutes ces oligarchies ne pensent plus qu’à assurer leurs arrières au mépris de leurs électeurs.

Une fois de plus, la solution est individuelle, familiale et locale.

Retour à la terre ? Je pense que oui, en toute logique. La richesse, demain, sera entre les mains de ceux qui possèdent de la terre et de l’eau, et de l’huile de coude pour la travailler.

Les troubles qui se préparent, sans vouloir tomber dans le catastrophisme, vont s’apparenter à ce qui se passe en temps de guerre : pénurie et lutte pour survivre, écroulement des institutions et de la protection sociale, donc retour à l’essentiel qui sera en priorité la satisfaction des besoins primaires (se loger, se nourrir, se vêtir).

Dans leur ferme, mes parents et grands-parents vivaient en quasi autarcie. Ils allaient au marché à la ville une fois par semaine et les courses contenaient dans un petit carton insignifiant que du haut de mes huit ans je pouvais porter moi-même. Et ce pour satisfaire les besoins d’une famille de 9 personnes. Nous faisions un jardin, avions des animaux, des œufs en quantité, faisions des conserves, etc. Nous avions un puits et un cours d’eau pour l’arrosage. Ils ont traversé la deuxième guerre mondiale sans souffrir réellement des restrictions. Bien au contraire, ils pouvaient améliorer le quotidien de parents ou amis citadins.
Notre société contemporaine s’est trop vite coupée de la terre nourricière. Physiquement, en désertant les campagnes, et écologiquement, en considérant la nature comme un vulgaire bien dont on peut user et surtout abuser. Même ceux qui ont continué à travailler la terre l’ont fait de manière industrielle, avec une vision à court terme et en dépit du bon sens. Les paysans sont devenus des « entrepreneurs agricoles » productivistes jonglant entre les cours des céréales sur les bourses mondiales et les subventions de la PAC…

Demain, celui qui produira ses légumes, ses fruits, ses confitures ou ses œufs sera très courtisé : non seulement parce que sa production sera saine et locale, mais parce que ses produits de première nécessité pourront s’échanger contre d’autres biens ou services.

Si vous avez des projets d’acquisition de biens immobiliers, pensez en priorité au terrain et à l’eau. Les professionnels de l’immobilier le confirment : ces deux critères valorisent de plus en plus un bien, tout comme l’existence d’un chauffage basse consommation (géothermie par exemple) ou d’une production d’énergie alternative (panneaux solaires, etc).

Quant à s’improviser jardinier, là n’est pas la plus grande difficulté. Une terre pauvre peut s’améliorer, se travailler à peu de frais, s’ensemencer en bio avec les graines récupérées de l’année passée, s’irriguer au goutte à goutte, s’enrichir d’un compost ou lombricompost maison… Quant à découvrir les trucs et astuces des bons jardiniers, les livres ne manquent pas, sans compter le savoir-faire de nos anciens. L’expérience de Pierre Rabhi est exemplaire en la matière : il a fait d’un terrain très pauvre dont personne ne voulait un jardin d’oasis.

Déplorez-vous que la campagne soit un peu loin des villes ? Ben tiens, c’est bien le charme que je lui trouve !

 



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